C’est officiel, la nouvelle a été confirmée le 8 janvier 2018 par le Premier ministre et le CISR (Comité Interministériel de la Sécurité Routière) : les axes secondaires en France vont être limités à 80 km/h au lieu de 90 km/km à partir de juillet 2018.

Le constat : un taux de mortalité en augmentation sur les routes
Depuis 2014, le taux de mortalité sur les routes recommence à augmenter, alors qu’il était en baisse régulière depuis 12 ans. 31% des accidents mortels sont causés par la vitesse, ce qui en fait la cause numéro un en 2016. Ces accidents ont lieu à 55% sur les routes à double sens de circulation sans séparateur central. Le gouvernement a donc décidé de cibler ces routes spécifiquement dans son CISR 2018 afin de prendre les mesures nécessaires pour réduire la mortalité au volant.

 

L’objectif : enrayer la cause de mortalité n°1, la vitesse
L’ajout de radars automatiques entre 2002 et 2005 avait eu des impacts positifs sur la conduite des usagers puisqu’une baisse de 7% avait été notée sur leur vitesse moyenne, ce qui était corrélé à une baisse de 37% du taux de mortalité sur les routes.

Dans la même optique, après plusieurs années d’indécision, le Premier ministre a décidé de réduire la vitesse moyenne des usagers de façon obligatoire en abaissant la limitation à 80 km/h. Edouard Philippe a pris le parti d’aller à l’encontre du mécontentement des usagers, quitte à devenir impopulaire, pour “sauver des vies”.

Les détails de l’abaissement de la vitesse à 80km/h
400 000 km de routes nationales et départementales seront limités à 80 km/h à partir du 1er juillet 2018. Comme évoqué précédemment, cette limitation de vitesse sera uniquement sur le type d’axe le plus meurtrier, soit les routes à double sens de circulation sans séparation centrale. Les routes à deux fois deux voies et à trois voies ne seront pas impactées puisqu’elles sont conçues pour des dépassements sécurisés.

Par ailleurs, il est prévu de faire une rétrospective de cette mesure au 1er juillet 2020, soit 2 ans après l’activation de la mesure, afin de vérifier de manière objective les impacts et résultats de l’abaissement de la vitesse à 80 km/h.

Les résultats attendus par le passage de 90 à 80 km/h sur les routes
Selon le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, en baissant de 10% la vitesse moyenne des usagers, on devrait obtenir une baisse de 4,6% du nombre de morts. Le passage des axes secondaires à 80 km/h devrait donc permettre de sauver entre 300 et 400 vies par an selon le Premier ministre. Remise à l’échelle d’une journée, cette mesure pourrait donc sauver la vie d’une personne chaque jour.

Une mesure très contestée, à tort ou à raison ?
À l’inverse du gouvernement et de la sécurité routière, de nombreux usagers pensent que l’abaissement de la vitesse à 80 km/h est dangereux car il risque de rendre les automobilistes moins vigilants. Dans un sondage réalisé par 20 minutes, 79% des sondés pensent également que la mesure est simplement un moyen détourné de remplir les caisses de l’État. Er pourtant, Edouard Philippe démontre l’inverse en affirmant que le surplus de recettes de PV qui seraient générés par l’abaissement à 80km/h ira “intégralement” aux soins des accidentés et non dans les caisses de l’État.